octobre 2022

Pollutions et dommages miniers en France métropolitaine, dans le cadre d'un forum citoyen auquel j'ai assisté au mois de septembre.(1)

Quels risques environnementaux et sanitaires sont associés aux anciens sites miniers français?

Nous allons nous concentrer sur la mine métallique, et commencer par apporter quelques définitions qui seront utiles pour encadrer le sujet.

a) Une source: c'est un dépôt de déchets stockés.

b) Un impact: c'est le changement fait sur le sol, l'eau et l'air dans l'environnement de l'exploitation.

c) Un risque:  c'est la probabilité de survenue d'un phénomène dangereux.

d) Un polluant: un polluant altère le milieu et n'est pas forcément toxique.

e) Un toxique perturbe la santé.

 

 a) Les sources:Les stériles, qui sont des matériaux géologiques trop pauvres pour être exploités, sont  acheminés vers des lieux de stockage qu'on appelle des terrils. On distingue des terrils plats du XVIIIème et XIXème  siècles, les terrils coniques et les grand terils modernes.

Les terrils plats sont de taille modeste et peuvent contenir  entre un  et trois millions de mètres cubes de stériles. Ils sont aujourd'hui englobés dans le tissu urbain et forment des cuvettes et des monticules. Ils étaient très proches des puits.

argale 1.jpg - Fig. 1 : Le terril des Argales bordé par un lac. Photo: Francis Meilliez

 

 Les terrils coniques ont été édifié au XXème siècle pour gagner de la place. Ils sont au plus proche du puits d'extraction et sont alimentés par une rampe de lancement qui verse les roches toujours dans la même direction, en haut. Ils mesurent une centaine de mètres de haut et contiennent trois millions de tonnes de déchets. 

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Les grands terrils modernes ( ci dessus à Drocourt) sont une combinaison des deux et couvrent une surface au sol de plus de cent hectares. Ils peuvent contenir vingt millions de tonnes de résidus

Les stériles montés en terrils sont issus des mines de charbon et des mines métalliques, comme sur la photo suivante,à Murdochville au Canada autour d'une ancienne mine de cuivre.

Les stériles miniers et les roches excavés sont des sources de polluants éventuellement toxiques car ils sont associés au traitement.

Les bâtiments sur sols impactés sont également des sources de polluants ainsi que les matériaux résiduels..

Chaque étape du traitement du minerai produit son lot de résidu à granulométrie variable: plus le matériau est fin, plus il est soluble dans l'eau .

 b) et c)Les impacts et les risques sont grands et variés selon le terrain.

Le relargage des métaux, ou le transfert particulaires vers le milieu ambiant:

La mise en solution modifie la structure des métaux qui perdent des ions lors des différentes étapes du traitement ( acide ) ou par salinité.Les différents lavages du métal et le drainage impactent  les eaux de pompage qui vont polluer et assécher les sols. On a donc un impact sur l'eau et le sol, qui vont de ce fait contenir  non seulement plus de métaux lourds (quantité)  mais  aussi des métaux transformés par des acidifications successives et par d'autres traitements ( qualité) . Ce que l'on retrouve après une exploitation minières n'est pas "naturel" mais plutôt synthétique et impactés par les différentes étapes chimiques des traitements.

On verra s'installer des mousses sur les cailloux et les sols, dépourvus de nutriments, s’assèchent et sont lessivés et stérilisés.(pollution)

L'impact sur l'air se caractérise par l'envol de poussières et l'échappement de gazs.

d) Les risques toxiques 

La toxicité des substances métalliques et les risques sanitaires.

L'ingestion de métaux lourds provoquent différentes réactions dans notre organisme. Certains métaux sont dissout dans le sang, d'autres percutent les oligo-éléments présents dans le sang et les remplacent, d'autres vont se stocker dans les os. 

EXEMPLE 1: Le plomb est visible dans le sang et on peut, en effectuant une plombémie, connaître son taux de plomb dans le sang, à l'instant T. Mais il a la capacité de se stocker dans les os, et peut être relargué dans le sang longtemps après l'exposition. L’absorption se fait par voie digestive, respiratoire, placentaire mais aussi par les muqueuses et par l'eau.L'intoxication au plomb peut provoquer des troubles réversibles ( anémie, troubles digestifs) ou irréversibles ( troubles mentaux, ou psychomoteurs)

La contamination au plomb est en baisse en France depuis 1995, grâce au travail des associations. En 1995, Simone Veil, alors ministre de la santé, crée le Haut Conseil de la Santé Publique. En 2021, le HCSP rappelle que le plomb est toujours d'actualité, et  on recense encore plus de 900 cas d'intoxication infantile par an.L'arrêt de l'exposition est la seule solution. Les seuils d'exposition ont été réduits en France en 2004 mais le plomb est toujours autorisé dans la construction du neuf.

Un document diagnostique est à disposition : le CREP, mais il doit être plus utilisé, surtout pour les logements bâtis avant 1949.Il y a aussi une page dans le carnet de santé des enfants concernant leurs conditions de logement, mais cette page est rarement remplie par le médecin.*

Remarque :* D'une manière générale, la formation des médecins  dans les domaines des pollutions du quotidien, au travail, à l'école n'est pas assez aboutie en France et il reste un gros travail à faire la dessus-

EXEMPLE 2: l'arsenic et les problématiques sanitaires posées par l'exposition à l'arsenic inorganique.

L'arsenic organique (carbone + arsenic) n'est pas toxique pour les humains mais l'arsenic inorganique l'est.

On connaît les effets de l'intoxication aiguë à l'arsenic. Un à deux milligrammes d'arsenic par kilo de poids suffisent pour provoquer la mort.. La toxicité chronique a des effets énormes: durcissement de la peau, cancers, problèmes bronchopulmonaires.

Dans le Gard, cinquante deux mille tonnes d'arsenic ont été déversé sur le bois des vignes pour les traiter, jusqu'en 2021.L'arsenic passe l'enveloppe placentaire, et provoque des diabètes et des cancers.

 Les risques et la gestion des risques liés à l'après-mine.

Garder mémoire de notre passé industriel et minier ou cacher, ignorer? Aujourd'hui en France, on ne fait que combler, taluter, endiguer. Faut-il transférer la population? La dédommager? Faut-il confiner des espaces? Comment conserver la mémoire d'exploitations qui datent parfois de plusieurs siècles et qui polluent toujours?